400 € d’amende pour l’appel à cramer la mosquée de Béziers
Un habitant de La Baule (Loire-Atlantique) a été condamné mardi à 400 euros d’amende et à un stage de citoyenneté par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour avoir appelé sur Facebook, au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty en octobre dernier à « cramer la mosquée » de Béziers (Hérault).
En effet, les médias ont rapporté que le ministère public avait requis 600 euros d’amende et l’obligation de suivre, à ses frais, un stage de citoyenneté concernant cet homme âgé de 50 ans. Reconnu coupable de « provocation non suivie d’effet au crime ou délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique », il avait lancé cet appel au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty.
L’homme, inconnu des services de police et de la justice, avait écrit sur Facebook le 17 octobre, sous son identité : « Vous voulez lui rendre hommage ?? Allez cramer la mosquée de Béziers question faire passer le message qu’il y en a marre ».
« Il reconnaît tout à fait la stupidité de ce message », a expliqué son avocat Me Fabien Bourdon. Ce dernier avait demandé en vain que l’audience se tienne à huis clos au motif que son client, qui n’était pas présent au tribunal, craignait « pour sa sécurité ».
L’assassinat de Samuel Paty, « il l’a ressenti au plus profond de lui », a indiqué Me Bourdon, indiquant que cet auto-entrepreneur, qui « a servi pendant plusieurs années sous les drapeaux », se trouvait aujourd’hui « en grande précarité économique et personnelle ».
Avec ce stage de citoyenneté, qui lui coûtera « environ 250 euros », et avec l’amende, le tribunal a pour intention de « lui faire prendre conscience de la vie en société et de ses règles », a détaillé la présidente lors du délibéré.
Pour rappel, une plainte avait été déposée le 20 octobre par l’association culturelle des Français musulmans de Béziers (ACFMB). Puis le parquet de Béziers s’était dessaisi le 22 octobre au profit de Saint-Nazaire.
« C’est une personne qui a habité longtemps à Béziers et vit depuis peu de temps à La Baule. Les conséquences de ses propos l’ont semble-t-il dépassé. Il a reconnu les faits et s’est expliqué très vite », avait précisé la vice-procureure du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire, Michèle Pierson.