Accusé de radicaliste un élu dépose plainte contre le figaro
Après la publication d’un article par le « Figaro », le qualifiant d’élu « aux dérives séparatistes », le conseiller municipal de Saint-Étienne-du-Rouvray Brahim Charafi a réagit en se disant « touché » et « choqué ».
En effet, le Figaro a publié un article « L’État vigilant aux dérives séparatistes d’élus municipaux », dans lequel le conseiller est qualifié de « personnalité controversée », tout en soulignant que cette tête de liste aux élections municipales se définit comme « laïque » alors qu’il est « imam, aumônier musulman à la prison de Rouen ». Pire encore, l’article déclare qu’il est le fondateur d’une librairie islamique où l’on trouve des ouvrages fondamentalistes et auteur par le passé de déclarations antisionistes et anti-israéliennes. Il enseigne par ailleurs à l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Saint-Denis, qualifié par le responsable d’un service de renseignement de « clairement frériste ».
Choqué, le conseiller n’a pas tardé à réagir, en se disant « choqué et touché par ces propos si terribles. J’ai été très stupéfait par la violence des mots. (…) Ce n’est pas du tout moi (…) ».
L’intéressé ajoute: «je n’ai jamais été imam ! Un imam est attitré à une mosquée, il a une mission spirituelle. (…) Ce n’est pas son but de faire de la politique. Je n’ai jamais exercé ce métier-là. Ce n’est pas ma vocation, je suis un universitaire qui s’intéresse plutôt à l’Histoire arabo-musulmane, l’évolution du droit, la complexité de la relation entre le spirituel et le politique. C’est ma thèse de doctorat. Je fais beaucoup de conférences dans les mosquées, dans les associations cultuelles, culturelles. On m’invite, je suis très présent de manière gratuite et bénévole, ça me fait plaisir de propager la science et d’être critique aussi vis-à-vis de l’Histoire arabo-musulmane ».
Concernant ladite librairie, Charafi explique qu’elle est « fermée depuis 2015, après un placement en liquidation judiciaire » : « j’aime les livres et la lecture et particulièrement la littérature arabo-musulmane, mais ce n’est pas du tout pour propager une idéologie. Supposer que j’avais des livres anti-juifs, c’est une insulte envers mes aïeuls juifs. »
En outre, il revendique « critiquer Israël, comme n’importe quel autre État. Je critique les Émirats arabes unis, le Maroc et même la France s’il le faut, sur sa politique étrangère. Sur mes 4 000 posts Facebook, seulement cinq parlent d’Israël ».
Cependant, Brahim Charafi assume combattre « le sionisme extrémiste, comme je combats l’islam radical ». D’ailleurs, il assure être « qualifié de mauvais musulman par les extrémistes que je voyais en prison ».
En ce qui concerne sa soi-disant appartenance « frériste », l’élu de Saint-Étienne-du-Rouvray se défend : « je n’ai jamais appartenu à un mouvement islamiste ou mystique. Je n’ai jamais rencontré en France une personne se réclamant des Frères musulmans ».
De son coté, le Ministre de l’Intérieur a précisé : « cette personne n’est plus aumônier pénitentiaire depuis déjà plusieurs années ».
Par ailleurs, l’élu affirme sa volonté de déposer plainte contre le Figaro pour diffamation.