Griezman lâche huawei suite aux soupçons de fichage des ouïghours
Antoine Griezmann siffle le coup de sifflet final avec Huawei. Le footballeur français a annoncé jeudi mettre fin à son partenariat avec Huawei, invoquant de « forts soupçons » sur l’implication du géant des télécoms dans la surveillance de la minorité musulmane ouïghoure par les autorités chinoises.
En effet, le meneur de jeu de l’équipe de France a à sa façon dénoncer l’inacceptable, et ce, Au lendemain du formidable élan antiraciste lancé par les joueurs du PSG et de Basaksehir au Parc des Princes. Antoine Griezmann y est, lui aussi, allé d’un geste fort dans la lutte contre les discriminations. Après presque quatre ans de partenariat avec Huawei, l’attaquant du FC Barcelone a rompu jeudi son contrat d’ambassadeur avec la firme chinoise, accusée de participer à la répression de la minorité musulmane ouïghoure.
Sur son compte Instagram, le joueur a annoncé «suite aux forts soupçons selon lesquels l’entreprise Huawei aurait contribué au développement d’une alerte Ouïghour grâce à un logiciel de reconnaissance faciale, j’annonce que je mets un terme immédiat à mon partenariat me liant à cette société » tout en appelant « Huawei à ne pas se contenter de nier ces accusations mais engager au plus vite des actions concrètes pour condamner cette répression de masse et user de son influence pour contribuer au respect des droits de l’Homme et de la Femme au sein de la société ».
Mardi, Huawei a été mis en cause aux Etats-Unis pour son implication dans des tests d’un tel logiciel de détection, selon une étude du cabinet de recherche IPVM, reprise par le Washington Post.
Un rapport interne de Huawei expliquait que l’entreprise avait travaillé en 2018 avec la start-up chinoise Megvii pour développer un logiciel de reconnaissance faciale capable d’estimer l’âge, le sexe et l’origine ethnique et fournir « des alertes à la présence d’Ouïgours ». Le document, trouvé sur le site Web de Huawei, a été retiré peu après que le Washington Post et IPVM ont contacté les deux entreprises avant la publication de l’article.
Mercredi, l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW), basée aux Etats-Unis, a affirmé dans un rapport que des musulmans avaient été arrêtés dans la région chinoise du Xinjiang (nord-ouest) après avoir été « signalés » par un logiciel qui repère les comportements suspects.