Chems-Eddine Hafiz : « l’islam des lumières n’existe plus, l’islamisme a pris le dessus »
Pour Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP) l’assassinat de Samuel Paty est volontaire et prémédité. Un homicide qui lui rappelle la décennie noire de l’Algérie.
En effet, de passage sur Europe1 dans l’entretien de Patrick Cohen, une chronique de l’émission « Europe Midi », le recteur de la GMP a souligné que l’assassinat du professeur est « un acte horrible, un homicide volontaire avec complice et repérage ». Hafiz retrouve dans cet attentat un climat « qui existait dans un certain nombre de pays comme l’Algérie à la fin des années 1980 et au début des années 1990 ». Il explique sa réflexion : « A l’époque, on tuait des intellectuels, des journalistes, et en même temps on se victimisait en prenant le gouvernement à partie ». Il a évoqué dans ce contexte les attentats perpétrés en Algérie par le FIS, Front islamiste du salut, entre 1989 et 1992. L’homme reconnait, 30 ans plus tard, cette « stratégie de victimisation » dans l’attitude de certaines mosquées face aux contrôles de l’Etat.
Par ailleurs, le recteur dénonce un « totalitarisme islamiste qui donne le la » et « s’accapare le pouvoir » en ajoutant : « Alors que 99,99% des musulmans de France » pratiquent l‘Islam en harmonie avec les valeurs de la République, « le référencement de notre religion aujourd’hui, c’est l’islamisme ». Ainsi, il estime que « l’islam des lumières n’existe plus, l’islamisme a pris le dessus ».
En conclusion, il a appelé les imams de France à « prendre le problème à bras le corps » et à préparer pour leurs fidèles des discours visant à « déconstruire l’idéologie mortifère des islamistes ». « Il faut montrer que l’Islam ce n’est pas ça, quitte à parfois être traité, comme moi, de ‘mauvais musulman’. C’est propre au totalitarisme islamiste : si vous n’êtes pas dans leur creuset, ils vous excommunient » a-t-il déclaré.