Covid : la décision suicidaire de garder les mosquées ouvertes au Mali
Au moment où le monde entier avait fermé boutique pour se protéger contre le covid-19, le Mali ne semblait pas s’inquiéter de ce virus qui ravage le monde dont les plus grandes puissances. Pays musulman à 94%, le Mali avait gardé ses mosquées ouvertes et les prières collectives permises, cela à un moment où même la sainte Mecque été fermée.
En effet, après une rencontre avec le premier ministre Boubou Cissé et la société civile, le comité des oulémas du Haut Conseil Islamique du Mali a voté en mars dernier une décision pour le maintien des prières collectives dans les mosquées du pays. Une décision votée à 51% contre 49% des voix et qui est toujours en vigueur à l’heure actuelle, malgré la dégradation de la situation sanitaire dans ce laps de temps où le bilan est passé de deux cas le 25 mars à 148 cas le 15 avril et 668 aujourd’hui dont 35 décès. Décision suicidaire religieuse ou politique ?
Thierno Hady Cheick Omar Thiam pense plutôt qu’il s’agit d’une erreur de casting. Dans une tribune publiée sur le site d’infos Malien bamada.net, l’imam Thierno Hady Cheick Omar THIAM a estimé que « le Haut Conseil islamique du Mali n’a qu’un rôle consultatif » car « le gouvernement ou l’État est le principal décideur. Mais, malheureusement, face à cette pandémie qui menace le pays et la population, nous assistons à une dangereuse inversion de rôles doublée d’une ahurissante erreur de casting ».
Cité par le Monde, le secrétaire général HCIM, Mamadou Diamoutani explique que les Maliens continuent à prier dans les moquées tout en respectant les mesures de sécurité et les gestes barrières.