Covid19 : Israël plus touché que la Palestine, la manœuvre de Netanyahou ne passe pas
Le bilan du Covid-19 en Israël est de 271 décès pour 16.607 cas confirmés. Si les autorités affichent un optimisme et évoquent une maîtrise de la situation, la réalité est tout autre. Puisque la moyenne des décès dans la région (Moyen-Orient) est moins élevée que chez l’Etat Hébreu, qui se compare avec les pays Européens pour se démarquer comme étant moins touchés.
En effet, le Premier Ministre Israélien Benyamin Netanyahou ne manque pas de se vanter avec son bilan de lutte contre le covid-19, dont les décès dans le pays ont atteint 271 au 17 mai 2020 pour une population de près de neuf millions d’habitants. Ce qui représente une proportion beaucoup moins élevé que les pays Européens dont Netanyahou se compare. Le problème étant justement qu’Israel ne se situe pas en Europe mais au Moyen-Orient, et comparativement à ses pays voisins, son bilan n’est guère reluisant. La comparaison avec le nombre de morts palestiniens (2 morts et 376 confirmés), malgré la faiblesse du système de santé dans ces territoires, est accablante pour Israël.
Les ultra-orthodoxes en cause
Le quotidien le Monde attribue l’ampleur de la pandémie en Israël en partie par « le fossé creusé entre le plus d’un million d’ultra-orthodoxes et le reste de la société israélienne ». On explique ainsi que les enclaves surpeuplées où se concentre cette communauté de haredim (les « craignant Dieu ») ont payé un lourd tribut au coronavirus, avec 37% des décès en Israël enregistrés dans les deux bastions fondamentalistes de Bnei Brak (au nord de Tel-Aviv), d’une part, et des quartiers ultra-orthodoxes de Jérusalem, d’autre part. Les rabbins les plus obscurantistes ont en effet longtemps refusé les mesures de distanciation sociale et le confinement, jusqu’à ce que celui-ci leur soit imposé par les forces de sécurité. Yaakov Litzman, le ministre de la Santé, lui-même un rabbin ultra-orthodoxe, a été critiqué avec virulence pour sa gestion déplorable de la crise. Les deux partis ultra-orthodoxes, forts de leurs 16 sièges à la Knesset (sur 120), continueront pourtant de participer au prochain gouvernement Nétanyahou, aux côtés de Gantz, et même du parti travailliste.
Des palestiniens plus jeunes
L‘extrême-droite d’Avigdor Lieberman, que sa farouche opposition aux ultra-orthodoxes a exclu d’un tel arrangement, peut plus que jamais se poser en défenseur de la laïcité en Israël. Les Arabes israéliens représentent un cinquième de la population israélienne, dont ils constituent le quart des infirmiers, la moitié des pharmaciens et une écrasante majorité des personnels d’entretien des hôpitaux. Par ailleurs, le quotidien Français signale que « le bilan très faible de la pandémie dans les territoires palestiniens peut s’expliquer par la jeunesse de la population locale, ainsi que par les strictes mesures de confinement adoptées très tôt par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et par le Hamas à Gaza ». Mais « cela fait de toutes façons des décennies que la liberté de circulation des Palestiniens est bridée par les barrages de l’occupant israélien en Cisjordanie, sans parler du siège imposé depuis 2007 par Israël et l’Egypte à la bande de Gaza. La crise sanitaire n’a entraîné aucune forme de suspension de la répression des forces israéliennes, qui ont continué d’intervenir en Cisjordanie à des fins d’arrestation et de destruction de domiciles » ajoute-il.