Zemmour condamné à 10.000 euros d’amende avec possibilité d’emprisonnement
À la suite de virulents propos tenus le 28 septembre dernier lors de la « convention de la droite » à l’encontre de l’immigration et de l’islam, Eric Zemmour a été condamné à une amende de 10 000 € avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement.
En effet, le polémiste a comparu hier la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Il a été jugé pour « injure publique à caractère racial » et « provocation publique à la haine raciale » après des propos contre l’islam et l’immigration tenus le 28 septembre 2019 lors de la « convention de la droite », un rassemblement organisé par des proches de l’ancienne député du FN, Marion Maréchal.
Interrogé sur l’absence d’Eric Zemmour, son avocat Olivier Pardo a fait savoir que Monsieur Zemmour est « de plus en plus victime d’agressions et qu’il n’est pas un juriste, il est une personnalité intellectuelle qui veut un débat intellectuel. Aujourd’hui, le débat est strictement juridique ».
Selon Ouest-France le tribunal a visionné les 32 minutes du discours du polémiste, et dans lesquelles il s’en prenait aux immigrés « colonisateurs » et à une « islamisation de la rue », affirmant notamment que « tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam ». Devant une salle conquise, le polémiste a enchaîné les saillies contre cette religion, confiant notamment se retrouver dans les idées du complotiste Renaud Camus, théoricien de la « thèse du grand remplacement ». « Les caïds et leurs bandes s’allient à l’imam pour faire régner l’ordre dans la rue et dans les consciences, selon la vieille alliance du sabre et du goupillon, en l’occurrence, la kalach et la djellaba », avait-il également déclaré ce jour-là.
Commentant et analysant les propos de Zemmour, la procureure a estimé que les « infractions étaient parfaitement caractérisées », demandant de ce fait au tribunal de condamner le polémiste à 100 jours-amende à 100 euros – qui s’ils ne sont pas payés se transforment en emprisonnement – et à une large publication de la décision « à ses frais ». « Au-delà du sentiment de haine et de rejet, il y a un appel, une exhortation au rejet, à la discrimination des musulmans dans leur ensemble, parce que tous ne peuvent être que des adeptes du djihad, de la violence » a-t-elle également souligné.
Pour cette dernière « la condamnation doit amener les citoyens et pas seulement Éric Zemmour, l’opinion, à prendre conscience que s’il avance toujours sur un fil, celui de la provocation (…) une sanction est prononcée lorsqu’il franchit les limites posées par la loi ».
Une dizaine d’associations anti-racistes et de lutte contre les discriminations sont parties civiles. Selon la même source, la chaine LCI, qui avait été citée pour « complicité » n’a finalement pas été jugée mercredi, du fait d’un vice de procédure. Une décision séparée sera rendue dans ce volet de l’affaire le 17 septembre.