Islamophobie : les statistiques du CCIF pour l’année 2019
Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a établi un apport très riche et exhaustif sur le phénomène qui enregistre une nette augmentation par rapport à 2017, sois de 446 signalements en 2017 à 1043 en 2019.
Dans le détail, entre autres le rapport souligne 99 cas de provocations ou incitations à la haine raciale et 93 diffamations qui sont en partie diffusées sur internet et les réseaux sociaux. Quant aux injures, elles ont été prononcées essentiellement à l’oral (81 sur 111, soit 93%) dans le cadre d’une relation de face-à-face.
Les verbatims des injures selon le CCIF montrent la confusion intellectuelle entre, d’un côté, le port du hijab ou de la barbe et, de l’autre, la violence politique à référence islamique. « L’amalgame islam = terrorisme est le schéma de pensée raciste au cœur du discours islamophobe. Par ailleurs, les verbatims illustrent l’imbrication de l’islamophobie avec le racisme antiarabe puisque les textes des insultes contiennent à la fois des termes renvoyant à la religion musulmane et à l’appartenance à la communauté arabe ou maghrébine » explique le collectif dans son document.
Pour ce qui est des 22 signalements de dégradations et de profanations, on retrouve des cas de véhicules endommagés (notamment des pneus crevés), des inscriptions racistes sur les murs d’une mosquée (construite ou en chantier), des cas de morceaux de viande de porc déposés devant un lieu de culte musulman, etc.
Quant aux 68 faits de violences physiques, il s’agit essentiellement d’agressions perpétrées par des personnes anonymes qui s’en prennent à des personnes présumées musulmanes, dont 25 cas à mains nues, 5 cas avec arme blanche et 1 cas par arme à feu. 10 victimes ont obtenu une incapacité de travail (ITT) de moins de 8 jours, et 7 victimes une ITT de 8 jours ou plus
Pa railleurs, et dans la catégorie « Sureté d’Etat » en d’autres termes l’application de la législation anti-terroriste on retrouve 32 cas, dont 16 cas de personnes fichées S, 5 cas de convocation par les services de renseignement, un cas d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, un cas d’interdiction de sortie du territoire, une fermeture de mosquée et deux cas de perquisition.