Relations sexuelles hors mariages : une islamologue Marocaine livre son avis
Au lendemain de la libération d’une jeune femme Marocaine ayant purgé un mois d’emprisonnement pour « rapports sexuels hors mariage » le débat est lancé. L’islamologue Asma Lamrabet chercheuse, médecin biologiste de formation, qui prône une lecture dépolitisée des textes religieux a livré son analyse sur la question.
Dans un post facebook repris par le 360 , l’ancienne directrice du Centre des études féminines en Islam, dépendant du Conseil des Oulamas qui est connue pour déconstruire les référentiels des penseurs conservateurs sur la femme, explique que « l’islam en tant que religion interdit les relations sexuelles en dehors du cadre du mariage comme d’ailleurs les autres religions monothéistes», mais considère toutefois que cette pratique « secrètement consentis entre deux adultes ne peut pas être criminalisée comme étant liée aux convictions personnelles de chaque personne ». Elle souligne à cet effet que «s’immiscer dans la vie privée des gens et dans leur intimité est contraire à l’islam qui conditionne toute accusation du genre en la rendant impossible à démontrer. Le but étant de protéger (satr) les gens».
Tout en citant des textes, Asma Lamrabet prend pour exemple «le prophète de l’islam [qui] a répondu à celui qui est venu dénoncer les relations sexuelles illicites d’une autre personne: «mais tu aurais dû le couvrir avec tes propres vêtements, cela aurait été meilleur pour toi!» لو سترته برداءك لكان خيرا لك (Hadith répertorié par l’Imam Malik 5/1198) ».
Elle a conclu son analyse en déclarant que l’article 490 du Code pénal marocain, qui interdit les relations sexuelles hors mariage, « contrevient à la morale que l’islam a apportée, et la morale est globale. Cela n’est plus acceptable au Maroc aujourd’hui ».
La question de la criminalisation des relations sexuelles entre adultes hors mariage est redevenue d’actualité avec l’affaire de la sextape d’Hanae, une mère de deux enfants âgée de 24 ans qui a été condamnée à un mois ferme par le tribunal de Tétouan (nord) pour « relations sexuelles hors-mariage » (article 490) et « outrage à la pudeur ». La jeune femme avait été arrêtée début janvier après la diffusion d’une vidéo à caractère sexuel où elle apparaissait nue, la tête voilée.
Suite à cette affaire, une campagne pour l’abrogation de l’article 490 du droit pénal, punissant les relations sexuelles hors mariage, a été lancée sur les réseaux sociaux, notamment par le « collectif 490 ». Asma Lamrabet viens ainsi joindre sa voix à celle du collectif.