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Orbán accusé de propos xénophobes sur les Bosniaques
Le leader populiste de la Hongrie, Viktor Orbán, a été critiqué par les dirigeants islamiques bosniaques et les responsables gouvernementaux après avoir affirmé que l’importante population musulmane du pays constituerait un obstacle à l’entrée dans l’Union européenne.
Lors d’un discours prononcé mardi dernier à Budapest, un journaliste a interrogé le dirigeant ; sur la candidature de la Bosnie à l’adhésion à l’UE. Orbán a ensuite répondu « Le défi avec la Bosnie est de savoir comment intégrer un pays avec 2 millions de musulmans ».
Viktor Orbán, 58 ans, est connu pour son style de direction particulièrement autoritaire ; sans parler de la restriction de la liberté de la presse. Depuis mai 2010, il dirige la Hongrie en tant que Premier ministre ; pour la deuxième fois sous le parti de droite Fidesz. Il s’oppose fermement aux immigrés musulmans entrant en Hongrie.
Par ailleurs, le Grand Mufti de Bosnie, Husein Kavazović, a qualifié les dernières remarques d’Orbán de “xénophobes et racistes”. En tant que premier responsable islamique de Bosnie depuis 2012, Kavazović a en outre averti :
« Si de telles idéologies deviennent la base sur laquelle reposent les politiques d’une Europe unie, cela nous ramène à l’époque où l’unité européenne devait être construite sur des idéologies fascistes, nazies, violentes et génocidaires similaires qui ont conduit à l’Holocauste et à d’autres crimes horribles.
source euronews
Un passé déshonorable
La Bosnie est actuellement au milieu d’une tourmente politique, dont elle n’a pas connu l’ampleur depuis l’horrible génocide entre 1992 et 1995. Au cours de cette période sombre de l’histoire européenne récente, plus de cent mille personnes ; ont été tuées et des millions d’autres ont été laissés sans abri après que les Serbes de Bosnie ont créé la Republika Srpska en 1992 dont le chef politique Radovan Karadžić et le chef de l’armée Ratko Mladić ; ont orchestré des génocides horribles de bosniaques et de Croates.
Des tensions qui perdurent
Cependant, la présidence tripartite de la Bosnie, composée de Bosniaques, de Serbes et de Croates ; est souvent décrite comme l’une des solutions politiques les plus complexes employées pour mettre fin à un conflit armé.
En effet, c’est précisément cette structure gouvernementale fragile qui est en péril avec la République serbe ; dirigée par le chef Milorad Dodik ; menaçant de former sa propre armée, autorité fiscale et système judiciaire. On craint qu’une telle mesure ne conduise à son tour à la sécession et à une nouvelle vague de conflits.