Afrique du Sud : des restrictions à l’appel de la prière
Un tribunal sud-africain, a ordonné à une mosquée du Sud-Est du pays d’«atténuer les appels à la prière» jugés «trop bruyants» et ce, en cessant d’utiliser le système d’amplification extérieure.
En effet, un voisin de confession hindouiste, Chandra Ellaurie, vivant en face de la Madrasah Taleemuddeen, un institut islamique situé près de Durban avait saisi le tribunal pour lui demander d’interdire les appels à la prière et d’ordonner la fermeture de la mosquée. À l’appui de sa requête, il estimait que les appels à la prière, notamment à l’aube, entravaient la jouissance de son droit de propriété.
Dans son jugement rendu vendredi dernier, le tribunal a estimé que la proximité de la propriété du demandeur avec la mosquée appuie son affirmation selon laquelle «l’appel à la prière interfère avec son espace privé» et a de ce fait ordonné à la mosquée de faire en sorte que l’appel du muezzin ne puisse être entendu de l’intérieur du domicile de M. Ellaurie et de limiter chaque appel à la prière à trois minutes.
En réaction, le président du Réseau musulman sud-africain, Faisal Suliman a dénoncé ce verdict, en faisant savoir « nous estimons que ce jugement est un mauvais jugement » tout en relevant que l’organisation allait faire appel « s’il le faut jusqu’à la Cour constitutionnelle». Il s’agirait selon Faisal Suliman, de la première fois de l’histoire récente que quelqu’un saisit la justice pour empêcher un lieu de culte d’exercer certains de ses rituels.
Il faut dire que d’autres mosquées du pays se sont également vues demandé de réduire le son des appels à la prière ou carrément les arrêter. C’est le cas de la mosquée principale de Pretoria.
Ces agissements des autorités ont suscité la colère de la communauté musulmane, représentant quelques 2% de la population, qui considère ces mesures comme étant islamophobes.