Tribunal allemand donne le droit aux enseignantes de porter hijab
L’interdiction imposée par la capitale Allemande, Berlin, aux enseignantes musulmanes qui portent le foulard est inconstitutionnelle. C’est ce qu’a déclaré jeudi dernier la cour fédérale du travail basée à Erfurt.
Une enseignante musulmane qui n’était pas autorisée à enseigner dans les écoles publiques de Berlin parce qu’elle portait un foulard a été «victime de discrimination en raison de sa religion», a déclaré le Tribunal fédéral du travail [Bundesarbeitsgericht].
En effet, selon « The Muslim News » le tribunal fédéral du travail a estimé que l’interdiction du port du voile complet pour les enseignantes musulmanes, énoncée dans la loi sur la neutralité applicable dans le Land de Berlin de 2005 qui empêche les fonctionnaires de porter des vêtements et des symboles religieux, violait la constitution du pays, en ajoutant que cette même loi représente une discrimination.
Dirk Behrendt, sénateur de la justice de Berlin, s’est opposé à l’interdiction, en écrivant sur Twitter: «dans une société multi-religieuse, il doit s’agir de ce que l’on a dans la tête et non sur la tête ».
Cette affaire est née, lorsqu’une informaticienne diplômée de confession musulmane, a postulé pour être enseignante dans une école de la capitale allemande. Peu après l’entretien, elle a été informée que, selon les règlements de Berlin, elle n’était pas autorisée à porter le couvre-chef pendant les cours scolaires en raison de la loi sur la neutralité de la ville. La femme ayant répondu par la négative, a été refusée pour le poste. Ainsi, elle a porté l’affaire devant le tribunal du travail de Berlin-Brandebourg.
En 2018, le tribunal de première instance a ordonné à Berlin de payer à la femme 5159 € de dédommagement, affirmant que le foulard ne pouvait être interdit que s’il y avait danger pour la vie à l’école.
Ainsi, la décision du tribunal de jeudi est intervenue après que Berlin a déposé un appel, citant la loi de neutralité.
La Cour fédérale a également cité une décision de 2015 de la Cour constitutionnelle fédérale déclarant que la liberté de religion ne pouvait pas être restreinte en raison d’un «danger abstrait», mais seulement si «un danger concret suffisant» était perçu dans la perturbation de la paix scolaire.