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Fondation Tutu : la police israélienne rappelle l’apartheid
La police israélienne chargeant les funérailles de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh “rappelle” la violence pendant l’apartheid en Afrique du Sud, a déclaré samedi la fondation de feu l’archevêque Desmond Tutu.
« Les scènes de membres des forces de sécurité israéliennes attaquant des porteurs lors des funérailles à Jérusalem de la journaliste assassinée Shireen Abou Akleh rappelaient de manière effrayante la brutalité infligée aux personnes en deuil lors des funérailles de militants anti-apartheid en Afrique du Sud pendant notre lutte pour la liberté, », a déclaré Mamphela Ramphele, directrice de la Fondation Desmond Tutu, dans un communiqué.
“Comme l’archevêque Tutu nous l’a enseigné, les auteurs de violences et de violations des droits de l’homme peuvent penser qu’ils font avancer leurs objectifs, mais ils sapent en fait leur propre humanité et leur intégrité”, a-t-elle déclaré.
Ramphele a ajouté que des membres des forces de sécurité israéliennes étaient « manifestement responsables » de la balle dans la tête d’Abou Akleh mercredi alors qu’elle couvrait l’actualité en Cisjordanie occupée par Israël.
“Envenimer davantage la situation en attaquant son cortège funèbre, c’est comme chercher à éteindre des flammes vertueuses avec un bidon d’essence”, a-t-elle déclaré.
D’autres Sud-Africains se sont également joints à un tollé international après que les forces de sécurité israéliennes ont attaqué les porteurs vendredi.
L’analyste politique Eusebius McKaiser sur Twitter a déclaré que la violence n’était que trop familière.
« Les Sud-Africains ont une telle mémoire. La police de l’apartheid aimait aussi nous attaquer lors de nos funérailles après nous avoir assassinés », a-t-il écrit.
Le ministère espagnol des Affaires étrangères, dans un tweet, a qualifié de “totalement inacceptables” les scènes montrant “un recours disproportionné à la violence par la police israélienne” lors des funérailles.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a exprimé son profond choc “que la cérémonie funéraire n’ait pas pu se dérouler dans la paix et la dignité”.