Darmanin souhaite dissoudre des associations, le CCIF lui répond
Suite à l’attentat de Conflans, le ministre de l’Intérieur et des cultes, Gérald Darmanin souhaite dissoudre le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) ainsi que plusieurs autres associations.
En effet, dans une déclaration à Europe 1, le Ministre des cultes a fait savoir qu’il souhaitait que soit proposée en conseil des ministres la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), « manifestement impliquée », selon lui, dans les évènements qui ont conduit à la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, ainsi que plusieurs autres associations jugées « ennemies de la République », comme l’ONG BarakaCity.
Le Monde rapporte à cet effet que « depuis l’assassinat de l’enseignant, le CCIF était dans la ligne de mire. En cause, sa participation, présumée par certains, à la campagne de dénigrement lancée contre lui sur les réseaux sociaux par le père d’une collégienne ».
Réponse du CCIF et de Marwan Muhammad
De son côté, le CCIF a qualifié le souhait du Ministre d’arbitraire et s’est interrogé dans un communiqué « comment la pensée identitaire et raciste, héritière du fascisme et du totalitarisme, s’est-elle retrouvée au cœur même de l’Etat, dans son Gouvernement et son Sénat ? ». Par ailleurs, et en ce qui concerne les accusations portées contre lui, le CCIF a réitéré qu’il « n’avais strictement rien à voir dans la campagne de harcèlement qui a mené à l’attentat ignoble de Conflans Saint-Honorine » et d’ailleurs même les différentes enquêtes et publications médiatiques l’ont démontré.
En conclusion, le collectif estime que « la campagne qui est menée précisément contre le CCIF, ainsi que d’autres associations comme la mosquée Omar, « Apprendre et comprendre », Barakacity ou Ummah Charity, s’inscrit dans une dimension politique trouble. Celle où, depuis plusieurs années, le pouvoir en place développe une stratégie répressive de persécution, qui cherche à tuer politiquement toute contestation…au nom même de la liberté d’expression ».
Par ailleurs, intervenant au micro d’Europe1, l’ancien directeur du CCIF, Marwan Muhammad a expliqué que « le CCIF bénéficie du statut spécial consultatif auprès de l’ONU et est régulièrement consulté par la CNCDH (la Commission nationale consultative des droits de l’homme, ndlr) en France. Il a des relations de travail avec le Défenseur des droits » Marwan Muhammad pointe ainsi le « décalage total entre la respectabilité du CCIF au niveau international, son utilité et le tableau qui en est dressé sur le plan politique » en France. Il ajoute dans ce sens que « la dissolution de la structure sera complexe : Sur une base juridique factuelle, ça va être très compliqué de dissoudre une association dont le principal travail est de faire valoir des droits et de préserver les libertés fondamentales de nos concitoyens musulmans ».