Darmanin prévoit de revoir l’organisation de l’islam de France
L’islam en France est en pleine mutation. Prochainement, le Conseil Français du Culte musulman (CFCM) risque fortement de disparaitre. Une nouvelle organisation sera mise en place.
Selon FrancetvInfo, le CFCM est à bout de souffle et est minée par les conflits internes. L’exécutif considère cette organisation comme étant « assez peu représentative de ce qu’est l’Islam de France ».
Pendant un mois, des assises territoriales de l’islam se sont tenues dans les départements, et visaient à refonder l’organisation du culte musulman au plus près du terrain. À l’issue, une séquence nationale est prévue cet été, avec une restitution des travaux autour de Gérald Darmanin. Et c’est là que se dessinera plus précisément la nouvelle organisation de l’islam de France.
Le Ministère de l’Intérieur, en charge des cultes, prévoit d’abord, une distinction nette entre ce qui relève de l’organisation du culte – l’ouverture de salles de prière, l’aménagement de mosquées, les dispositions pratiques pour l’Aïd – et ce qui relève du théologique – les prêches, le discours.
Organisation de l’islam en France
Le concret, ce sera une structuration « au plus près du terrain », explique l’Intérieur. Demain, dans chaque département, le préfet aura une ou plusieurs associations au bout du fil. Fini l’interlocuteur unique – jusqu’ici c’était l’antenne régionale du CFCM ; donc un échelon moins local – mais une diversité d’acteurs pour discuter du quotidien.
Quant au théologique, le fond, ce sera le rôle d’une nouvelle instance : le Conseil national des imams. « National », donc en surplomb des territoires. Ce Conseil sera l’interlocuteur de l’Etat sur des enjeux de laïcité, d’égalité femme/homme par exemple. C’est cette instance qui doit clarifier ce qu’est un islam séculier par opposition à des lectures plus radicales du Coran.
L’entourage de Gérald Darmanin reconnaît selon la même source que la tâche est immense. « Ce ne sera pas un chemin pavé de roses », confie un conseiller. Notamment parce que certains ne joueront pas le jeu, comme ces organisations qui ont refusé en janvier de signer la « Charte pour l’islam de France ».
Le ministère de l’Intérieur fait le pari que ces fédérations ont plus d’inconvénients que d’avantages à être ostracisées.