Le Sri Lanka décide d’incinérer les victimes musulmanes du covid-19 malgré les objections
Le Sri Lanka a déclaré mercredi dernier qu’il incinérerait les corps des victimes musulmanes du coronavirus, et ce, en dépit des objections formulées par la communauté musulmane.
En effet, selon le média SBS, les corps des victimes du coronavirus sont réclamés par les familles puis incinérés – une pratique interdite par la loi islamique – sous la stricte surveillance des autorités sanitaires.
Mais les familles de 19 musulmans tués par le virus ont refusé de réclamer les corps d’une morgue de la capitale Colombo, déclenchant l’édit du procureur général Dappula de Livera.
La porte-parole de De Livera a déclaré que « les corps des victimes du COVID-19 non réclamés par les familles peuvent être incinérés en vertu des règlements de quarantaine », en ajoutant que les corps seraient incinérés cette semaine. D’ailleurs selon la police cinq ont été incinérés mercredi.
La décision a été contestée par les musulmans, avec 12 pétitions déposées par la communauté minoritaire et des groupes de la société civile devant la Cour suprême. Mais cette dernière a rejeté les pétitions la semaine dernière, sans donner les raisons pour lesquelles elle a pris cette décision.
Le Conseil musulman du Sri Lanka a déclaré que la majorité des victimes du coronavirus du pays étaient musulmanes.
Un porte-parole du conseil a ajouté que les membres de la communauté musulmane craignaient de demander de l’aide médicale si la personne est positive au COVID-19, car ils ne voulaient pas être incinérés.
Le mois dernier, l’Organisation de coopération islamique a exhorté Colombo à autoriser les musulmans à enterrer les membres de leur famille « conformément à leurs croyances et obligations religieuses ».