Les taux d’intérêt élevés et les mauvaises installations bancaires attirent les non-musulmans de ce pays d’Afrique de l’Est qu’est la Tanzanie vers des services bancaires sans intérêt dits banques islamiques pour gérer leurs finances personnelles.
S’adressant à l’agence Anadole, Lilian Lupogo, une cliente du guichet Amana Bank, a déclaré que les intérêts indus modifiés par les banques commerciales l’ont poussée à faire affaire avec des banques islamiques. Elle a déclaré que la banque commerciale était à l’origine d’inégalités sociales.
“Pour moi, ce n’est pas une question de religion, c’est une question d’éthique personnelle et de valeurs humaines”, a déclaré Lupogo.
Les musulmans représentent 35 % des 59,05 millions d’habitants de la Tanzanie. Outre Amana Bank, qui est une banque sans intérêt à part entière créée en 2011, d’autres banques commerciales ont également ouvert des guichets conformes aux préceptes islamique.
Le financement conforme à loi islamique repose sur deux principes fondamentaux : le partage des profits et des pertes et l’interdiction de percevoir et de payer des intérêts par les prêteurs et les investisseurs.
La Tanzanie, qui a atteint le statut de pays à revenu intermédiaire en 2020, reflétant une stabilité macroéconomique soutenue, possède une banque islamique à part entière. Une douzaine de banques conventionnelles supplémentaires ont ouvert un guichet permettant aux clients de faire des opérations bancaires de manière islamique.
Miraji Athumani, chef de l’unité bancaire islamique de la Tanzania Commercial Bank, anciennement connue sous le nom de Tanzania Postal Bank ou TPB, a déclaré à l’agence Anadole que le guichet conforme à la charia a aidé sa banque à attirer de nouveaux clients, qui préfèrent autrement garder l’argent à la maison.
Clients chrétiens séduit par les banques islamiques
Il a précisé que la banque utilise cet argent pour réaliser un profit en s’engageant dans le commerce et en partageant les bénéfices plutôt que les intérêts.
« Il a séduit les clients non musulmans qui souhaitent gérer leurs finances de manière éthique. Nous ne demandons pas à nos clients leur appartenance religieuse. Mais je sais que nous avons de très nombreux clients chrétiens pour le guichet bancaire islamique », a-t-il déclaré.
Les habitants ont déclaré que pendant des années, de nombreux musulmans, qui voulaient faire des affaires et gérer leurs finances conformément à leurs obligations religieuses, gardaient l’argent chez eux pour éviter les intérêts.
Les banques locales envisagent désormais un marché musulman potentiellement en croissance, promettant des services non rémunérés conformes aux lois islamiques en ouvrant des guichet conformes à la charia.
“La banque islamique est le seul moyen de financement qui soit plus éthique, équitable et conforme à la loi d’Allah”, a déclaré Alhaj Mussa Salum, chef religieux tanzanien basé dans la ville portuaire de Dar es Salaam.
Alors que la banque islamique représente encore une infime partie des activités bancaires dans le pays, son attrait croissant pour les musulmans et les non-musulmans en fait un concurrent potentiel de la banque conventionnelle.
