L’exécutif des musulmans de Belgique se prépare pour le Ramadan à l’ère du coronavirus
Le premier jour de ramadhan de cette année devra très certainement être le 24 avril prochain. Avec le contexte actuel caractérisé par le Coronavirus et le confinement imposé, la célébration de ce mois sacré ne devrait pas être vécue comme les années passées. L’exécutif des musulmans de Belgique anticipe et préconise quelques changements.
En effet, si le confinement en France devrait se prolonger encore pour quelques semaines, la décision n’a pas encore été prise en Belgique. Néanmoins la représentation du culte musulman en Belgique anticipe et émet quelques directives pour le bon déroulement du mois sacré. Dans ce sens, Salah Echallaoui, le vice-président de l’exécutif des musulmans de Belgique affirme « ce qu’il faut savoir, c’est que nous nous en tenons aux directives des autorités officielles. Si le confinement est prolongé au-delà du 5 avril, cela va évidemment englober le Ramadan qui débute le 24 avril ». Il rappelle ainsi : « nous avons suspendu la prière du vendredi et ensuite les cinq prières quotidiennes. Si le confinement venait à se poursuivre pendant le Ramadan, nous demanderons la suspension de l’organisation de la prière dite de ‘Tarawih’ dans les mosquées, organisée chaque soir pendant le mois de Ramadan » tout en précisant que cette prière est « une prière surérogatoire, qui n’est donc pas obligatoire. Elle peut donc avoir lieu à la maison, dans un cercle restreint ».
Prêches : l’alternative des vidéos sur les réseaux sociaux
En ce qui concerne l’accompagnement des fidèles pendant le Ramadan, par les prêches organisés dans les mosquées, l’Exécutif des musulmans envisage la diffusion de capsules vidéos ou des séances en direct via les réseaux sociaux. « Nous allons demander à des imams d’accompagner la population en ce sens », fait savoir Salah Echallaoui.
Par ailleurs, le Coronavirus risque de chambouler le caractère de communion et de solidarité qui caractérise le mois de ramadhan. Salah Echallaoui explique : «pendant le Ramadan, les familles se retrouvent, vont rompre le jeûne ensemble, avec les parents, les grands-parents, les oncles, les tantes, les cousins. Malheureusement, il se peut que cette année, les fidèles ne puissent pas inviter leurs proches et devront se limiter à leur cercle le plus restreint. Ce sera probablement le cas à l’occasion de l’Aïd el Fitr, la fête qui marque la fin du Ramadan ». Dans ce contexte l’Exécutif « rappellera à la communauté musulmane de donner au Ramadan son caractère de spiritualité et de recueillement. Ce n’est pas parce qu’on ne remplit pas sa table que son jeûne n’est pas validé. La Belgique traverse un moment difficile : il ne s’agit pas de se ruer dans les magasins pour constituer des stocks, et vivre comme si de rien n’était ».