Manque de carrés musulman : un collectif de 62 élus saisi les autorités
Le manque de carré musulman dans les cimetières Français est une question pressante à régler de toute urgence en ces temps de coronavirus. Après le CFCM, le CRM c’est au tour d’un collectif d’élus représentant différents partis politiques français d’exprimer ses inquiétudes face à cette situation.
En effet, dans une tribune adressée au quotidien le Monde, le collectif composé de 62 élus, emmené par Khadija Gamraoui, conseillère régionale d’Ile-de-France (LRM), souligne d’emblée les pertes douloureuses induite par le coronavirus et les mesures sanitaires mise en place, seulement « pour certains de nos concitoyens, le deuil est rendu plus difficile encore ». C’est-à-dire l’impossibilité d’inhumer leurs défunts selon les rites religieux musulmans, du fait de l’absence de rapatriement des corps ainsi que du manque de places dans les carrés musulman. C’est pourquoi le collectif déclare « Nous, élus de la République issus de tous les partis politiques, souhaitons lancer un appel solennel pour sensibiliser le plus grand nombre à la situation que subissent de nombreuses familles ». On ajoute dans ce sens « il s’agit d’éviter la double peine aux familles qui viennent de perdre un être cher et qui risquent d’être privées d’une sépulture digne des dernières volontés du défunt » tout en précisant que les carrés musulmans au sein des cimetières communaux – autour de 400, répartis dans 35 000 communes –, sont trop peu nombreux pour accueillir le nombre important de Français de confession musulmane décédés pendant cette crise. Pour le collectif « cela doit changer. Il y va de la dignité de notre pays, comme de celle de tous nos morts, qui doivent avoir accès à une sépulture en accord avec leurs dernières volontés ».
Par ailleurs, le collectif appelle les autorités, au niveau local comme national, « à prendre la mesure des difficultés rencontrées par une partie de nos concitoyens », tout en mettant l’accent sur la nécessité à court terme de « renforcer l’entraide entre les communes pour faciliter l’accès aux places existantes au plus grand nombre, à l’échelle départementale par exemple, tout en travaillant à moyen terme à la création de nouvelles places là où c’est nécessaire ».
Il est à souligner qu’avant eux, le Conseil des mosquées du département français le Rhône (CMR) et le Conseil Français du Culte Musulman CFCM ont tiré la sonnette d’alarme quant à ce problème.