Numérisation de 2500 manuscrits et ouvrages islamiques en Israël : quelle authenticité ?
Pas moins de 2500 manuscrits et ouvrages islamiques rares seront prochainement numérisés par la Bibliothèque nationale d’Israël. Une bonne initiative qui suscite moult interrogations sur l’authenticité des ouvrages et la possibilité qu’ils soient altérés.
En effet, cette collection comprendra selon un communiqué de la bibliothèque « des trésors inestimables du monde musulman des mille dernières années » dont une copie iranienne de Tuhfat al-Ahrar du célèbre poète perse Nur al-Din Jami, et dont l’œuvre originale date de 1484. A cela s’ajoute une sélection de « sublimes Corans», dont un miniature datant du Xe siècle, ainsi que des manuscrits décorés de feuilles d’or.
On précise ainsi que la majorité de ces documents a été donnée à la Bibliothèque nationale d’Israël par Abraham Shalom Yahuda (1877-1951), un érudit juif spécialiste de la littérature judéo-arabe médiévale et l’un des plus importants collectionneurs de manuscrits islamiques du début du XXe siècle.
Selon le site « actualitte », la conservatrice de la collection Islam et Moyen-Orient à la Bibliothèque nationale d’Israël, Dr Raquel Ukeles a indiqué à ce propos : «nous avons l’honneur d’ouvrir prochainement ces trésors au monde entier et espérons que ce projet contribuera à une meilleure compréhension partagée de la civilisation musulmane ».
Les ouvrages seront numérisés et mis en ligne. Le tout sera accompagné d’options de recherches et de nombreuses descriptions en arabe et en anglais, précise l’institution. On y retrouvera cette collection sur une plateforme trilingue (anglais-hébreu-arabe), qui permettra « aux utilisateurs du monde entier de découvrir et d’apprécier l’ensemble de la collection » souligne le communiqué.
Actuellement, les experts en conservation et préservation de la bibliothèque sont « en charge d’examiner l’état des ouvrages et de prendre des mesures adéquates pour protéger ceux qui s’avèrent être les plus fragiles avant leur numérisation » souligne-t-on.
Toutefois, il est légitime de se demander quels sont les mécanismes mis en place pour la vérification de l’authenticité de ces ouvrages ? S’ils ne seront pas altérés ? Le communiqué de la bibliothèque n’a à aucun moment évoqué la question de l’authenticité et la validation des ouvrages après numérisation ?