Mosquée de Poitier : les 5 militants de génération identitaire relaxés
islamophobie en France
Les cinq militants de génération identitaire de l’extrême droite ont été relaxés par la cour de d’appel de Poitier, que ce soit sur les faits d’incitation à la haine raciale ou de dégradations.
En effet, l’affaire remonte à l’année 2012 lorsqu’un groupe de jeune occupaient le toit d’un chantier d’une mosquée à Poitier. « 732, souviens-toi de Charles Martel » ou « Gaulois, réveille-toi, pas de mosquée chez toi », «À Poitiers, ni kebab ni mosquée», scandaient près de 70 militants anti-islam et favorables à un référendum sur l’immigration et la construction de mosquées.
En décembre 2017, en première instance, les cinq prévenus avaient été condamnés à un an de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende. Condamnation annulée donc. Un camouflet pour la communauté musulmane de Poitiers et son imam Boubaker El-Hadj Amor.
Après un renvoi le 22 janvier 2020 dernier en raison de la grève des avocats contre la réforme des retraites, le procès en appel se tient le 20 mai.
À l’audience, l’avocat général se voit contraint d’écarter la qualification de «provocation à la discrimination raciale ou religieuse» en raison d’une omission procédurale, un oubli d’interruption de la prescription.
Il réclame donc six mois de prison avec sursis à l’encontre de quatre des cinq prévenus pour les «dégradations» qui auraient été commises sur la mosquée.
Hier, vendredi 19 juin, ces jeunes militants islamophobes ont été relaxés par le parquet pour « la ‘provocation à la discrimination », « le délai de prescription est d’un an. Or, après l’acte d’appel des prévenus, il s’est écoulé un an sans acte interruptif de cette prescription», explique Me François des Minières, avocat d’un des prévenus.
«Quant aux dégradations, la cour a considéré qu’elles étaient ‘légères’. On évolue du délictuel vers du contraventionnel, la prescription passe donc à un an, et on revient à la même situation que pour la provocation à la discrimination».
Le jugement final est une honte pour la partie civile
Du côté de la partie civile, cet arrêt est au contraire «une très mauvaise nouvelle», «une grande déception» voire «un cauchemar», souligne Me Gérald Froidefond, conseil de la communauté musulmane de Poitiers. Avant le verdict, l’avocat confiait au Figaro : «Les pouvoirs publics n’ont pas encore trouvé la solution à ces actions. Vu leur récurrence, il faudrait pourtant y apporter une réponse pénale !».
Ce qui est étrange également c’est que ce groupuscule était relaxé alors que les parties civiles estiment à près de 24 000 euros leur préjudice pour des dégradations de tapis de prière et du toit du bâtiment.
En outre, les actes d’islamophobie se sont multipliés depuis. On se souvient que ce groupe de l’extrême droite a été l’auteur de plusieurs actes racistes et islamophobes sans que personne ne les touchent.