Reprises des célébrations religieuses : la RMF n’est pas sur la même longueur d’onde que la grande mosquée de Paris
Dans un communiqué rendu public hier, le rassemblement des musulmans de France (RMF) n’es pas du même avis que le recteur de la grande mosquée de Paris qui a suggéré de reprendre les célébrations religieuses à partir du 24 mai, une date qui coïncidera avec l’aid El- Fitr, plutôt que le 29 du même mois en cette période de pandémie (COVID- 19).
La RMF présidée par Anouar Kbibech a indiqué que « En se basant sur les différents avis scientifiques auxquels se réfèrent les positions du gouvernement, l’immense majorité des musulmans de France considèrent que les conditions ne seraient pas totalement réunies pour une célébration des cérémonies religieuses dès le 24 mai … pas plus que pour le 29 mai. Les risques de la mise en danger de la santé des fidèles et de la contribution à une éventuelle relance de la pandémie ne seraient pas négligeables », indique le RMF dans un communiqué.
La même source ajoute que « Tout en rejetant toute forme de concurrence entre les différents cultes, les citoyens français de confession musulmane peuvent légitimement prétendre à faire l’objet d’une équité dans le traitement des différents cultes, et notamment du culte musulman ».
Le communiqué du rassemblement des musulmans de France a expliqué que « Au vu de la période délicate de déconfinement qui s’ouvre à nous, le RMF en appelle au président de la République, garant de la cohésion nationale, pour que la République laïque garantisse les mêmes droits à tous ses enfants, au-delà de leurs confessions ou de leurs convictions », affirme le RMF.
En outre, la fédération appelle « solennellement les responsables des lieux de culte musulmans en France à préparer activement leur plan d’ouverture progressive des salles de prières, dans le respect des règles de distanciation sociale et des gestes barrières, afin d’être prêts le moment venu pour accueillir les fidèles dans les meilleures conditions possibles de sécurité sanitaire », écrit le RMF dans son communiqué.
Pour rappel, Le recteur de la grande mosquée de Paris, Chems- Eddine Hafiz a dénoncé en début de semaine une discrimination au lendemain de l’annonce de la reprise des fêtes religieuses dès le 29 mai et non le 2 juin comme c’était programmé auparavant, alors que celles-ci sont suspendues depuis la mi-mars en raison de la pandémie de Covid-19.
En effet, pour M. Hafiz, c’est une forme de discrimination contre la communauté musulmane qui fêtera l’aid El- Fitr, le 24 mai prochain, surtout que ses nouveaux assouplissements permettront aux chrétiens de célébrer la fête de la Pentecôte, dimanche 31 mai, dernier jour du temps pascal.