Séparatisme : Hakim El Karoui plaide pour la diffusion des idées et du discours de modération
A moins de trois semaines de l’examen en séance du projet de loi confortant le respect ; des principes de la République la commission des lois du Sénat a auditionné l’essayiste Hakim El Karoui, président de l’association musulmane pour l’islam de France qui a livré ses réflexions aux sénateurs.
En effet, Hakim El Karoui a jugé que la loi pouvait être utile pour contrôler des organisations ; mais pourrait se heurter à une difficulté pour le salafisme.
Hakim El Karoui :
« Il n’y a pas d’organisation », a-t-il expliqué. « Le sujet n’est pas dans les organisations mais dans la diffusion des idées. Elle se fait par les réseaux sociaux». Le contrôle des cultes, utile, ne « suffira pas », a-t-il mis en garde. « Le succès de cette idéologie est fondé sur une grande problématique identitaire. Face à cela, il y a deux réponses : la réponse de la République et la réponse de l’islam».
Pour lui « s’il n’y a pas une mobilisation fondamentale immense, opérationnelle; des musulmans de France, et notamment des jeunes, on n’y arrivera pas. Il faut réussir à offrir aux jeunes tentés par un discours radical l’idée qu’on peut être musulman sans être radical ». Il considère dans ce sens qu’un discours de modération doit occuper le terrain en ligne. Les imams étrangers sont « incapables » de parler à des jeunes sur les réseaux sociaux. Et cela passera par des financements « endogènes », et non de l’étranger.
S’appuyant sur les travaux du Cevipof, Hakim El Karoui a également affirmé que la véritable fracture en France, s’agissant de l’adhésion à la nation, est sociale.
« Il faut que la République fonctionne avec sa promesse d’égalité », a-t-il souligné. « La promesse républicaine doit être formulée clairement, et de façon audible. Le discours purement institutionnel n’est pas audible par cette jeunesse, quelle que soit son origine et sa religion». La politique de la ville doit également être revue selon lui. « On se trompe quand on investit trop sur les bâtiments, et pas sur les habitants».