Sophie Petronin ; libre et musulmane
Sophie Pétronin, la dernière otage française dans le monde, est arrivée à Paris, hier après avoir recouvert la liberté au Mali après près de quatre années de détention aux mains de djihadistes présumés. Mais la septuagénaire s’appelle désormais Mariam et est musulmane.
En effet, dans une déclaration à TV5, l’ex otage a déclaré avoir embrassé la religion musulmane et même avoir changé de nom. « Pour le Mali, je vais prier et implorer la bénédiction d’Allah, parce que je suis musulmane. Vous dites Sophie, mais c’est Mariam que vous avez devant vous ».
Durant sa captivité, Sophie Pétronin était aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affiliée à Al-Qaïda. Interrogée par RFI à propos de ses geôliers, elle a préféré les présentés comme des militaires plutôt que des Djihadistes tout en soulignant que les conditions de sa captivité n’étaient pas aussi dures qu’on pourrait le croire.
Celle-ci a été enlevée le 24 décembre 2016 à Gao, dans le nord du Mali, où elle vivait et dirigeait depuis des années une organisation d’aide à l’enfance.
Sophie Pétronin a été libérée en même temps que deux Italiens, dont un prêtre, ainsi que l’homme politique malien Soumaïla Cissé, 70 ans, figure de l’opposition, enlevé le 25 mars alors qu’il faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou (nord-ouest).
Leur libération parachève une opération dont la genèse, le déroulement mais aussi les implications pour le gouvernement de transition au Mali sont entourés de vastes zones d’ombre.
Elle a coïncidé avec la remise en liberté entre dimanche et mardi d’une vingtaine de prisonniers que des responsables maliens, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, ont présentés comme des jihadistes, mais dont l’identité et le profil n’ont pas été divulgués.