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Une association musulmane suisse épingle les autorités
Une association musulmane en Suisse romande commence à donner de la voix en adoptant un ton critique envers les autorités. La Coordination des organisations islamiques suisses (KIOS) n’est pas nouvelle ; puisqu’elle a été ; fondée en 1978 et est longtemps apparue comme un interlocuteur significatif en Suisse alémanique, à côté de la Fédération d’organisations islamiques de Suisse (FOIS) notamment.
Par ailleurs, en Romandie, elle fait parler d’elle depuis quelques mois à travers l’organisation de plusieurs colloques en français sur des thèmes allant de la lutte contre la radicalisation à l’islamophobie en passant par l’intégration. Parmi d’autres intervenants musulmans, suisses et étrangers, ces sessions en visioconférence ont vu défiler du beau monde ; les conseillers nationaux vaudois Olivier Français et Jacqueline de Quattro, le municipal lausannois ; Pierre-Antoine Hildbrand, ou encore André Duvillard, délégué du Réseau national de sécurité au sein de la Confédération.
Elle vient également de publier une première communication qui épingle les institutions romandes ; en évitant généralement de les nommer, entre autres à travers des témoignages anonymes sur le thème de l’islamophobie.
Une association musulmane
Parmi ces récits, plusieurs concernent des musulmans discriminés à l’école, à l’embauche ou dans l’exercice de mandats politiques. Un témoignage porte également sur un responsable d’association musulmane ; estimant avoir été ; «méprisé par les instances institutionnelles» dans ses recherches de soutien, découvrant «une islamophobie raciste dont il n’imaginait pas l’existence au sein des organes de l’État».
Au-delà des cas qu’elle égrène, la KIOS développe plusieurs critiques générales. Elle estime notamment que plusieurs organisations musulmanes ; ne sont jamais consultées ; en particulier ; dans le Canton de Vaud, qui est le seul désigné. Pire: «Les autorités officielles doivent endosser une responsabilité à cause de leur soutien à quelques institutions de l’islam politique à telle enseigne que des financements ; sont octroyés ; pour la mise en place de programmes purement imaginaires», estime le document.
Aussi et sans être nommée ; l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) ; est évoquée ; en lien avec les prédicateurs controversés invités par la mosquée de Prilly, qui en est membre. «L’absence même d’une enquête par les autorités officielles pose question», juge la KIOS.
Secrétaire général de l’association, le Genevois Boumedienne Benyahia assume cette position critique ; mais insiste sur d’autres points, notamment le dialogue interreligieux. «La KIOS est la seule association qui inclut toutes les sensibilités, y compris les sunnites, les chiites, les soufis et les minorités marginalisées».
Vice-président de l’association, le Vaudois Abdeljelil Dhahri est plus acerbe: «Le Canton ne veut discuter qu’avec l’UVAM, qui, pourtant, ne représente pas tous les lieux de culte, même sunnites».