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Liberté d’expression religieuse : Washington maintient Alger sur sa liste de surveillance
La Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), un organe consultatif bipartisan du gouvernement américain, a recommandé de maintenir l’Algérie sur la liste de surveillance spéciale du Département d’État américain pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté d’expression religieuse.
Dans son rapport annuel 2022, l’USCIRF, qui surveille et rend compte de la liberté d’expression religieuse à l’étranger et formule des recommandations politiques au président, au secrétaire d’État et au Congrès, a déploré la détérioration des conditions de la liberté religieuse en Algérie, le gouvernement appliquant de plus en plus les lois sur le blasphème et continuant de restreindre la libre pratique religieuse.
Les autorités algériennes continuent de condamner des individus pour blasphème, prosélytisme et autres délits liés à leur identité religieuse ou à la pratique de leurs convictions, ajoute le document, décriant les restrictions imposées à l’expression religieuse.
Les autorités algériennes ont également maintenu la fermeture de dizaines d’églises protestantes et accusé les minorités religieuses de se rassembler illégalement tout en ne leur offrant pas de voie légale pour pratiquer collectivement leur culte.
Ces actions ont eu un impact sur les minorités religieuses de nombreuses confessions et croyances, y compris les chrétiens protestants, les musulmans ahmadis et les libres penseurs, souligne le rapport.
Depuis 2017, les autorités algériennes ont fermé 20 églises protestantes. Le gouvernement algérien justifie ces fermetures en citant l’ordonnance 06-03, qui exige que les organisations religieuses non musulmanes s’enregistrent pour établir des lieux de culte. Les organisations protestantes affirment que les autorités gouvernementales refusent systématiquement de leur fournir le récépissé nécessaire à l’enregistrement, rendant ainsi leurs activités illégales.
En juillet dernier, un groupe de sénateurs a envoyé une lettre au secrétaire Anthony Blinken appelant le département d’État à prendre des mesures contre l’Algérie pour traitement systématique et discriminatoire envers les membres des groupes religieux minoritaires.
Les sénateurs ont exhorté le gouvernement algérien à honorer ses obligations internationales, à libérer les ahmadis et les chrétiens qui ont été reconnus coupables de blasphème ou d’accusations connexes, à assurer leur sécurité contre toute représailles et à leur garantir le droit de pratiquer librement leur foi, seuls et en communauté.