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Myanmar : les autorités instrumentalisent le covid-19 pour persécuter et extorquer les Rohingyas musulmans

Les autorités birmanes instrumentalisent la réponse au Covid-19 comme prétexte pour harceler et extorquer les Rohingyas. C’est ce qu’affirme Human Rigts Watch (HRW) dans un nouveau rapport.

En effet, le rapport daté du 02 juin 2020, affirme que « les autorités birmanes instrumentalisent la réponse au Covid-19 comme prétexte pour harceler et extorquer les Rohingyas et renforcent le système grâce auquel elles emprisonnent déjà de fait la population ». Les Rohingyas des camps ont déclaré à Human Rights Watch que les forces militaires et de police les persécutent régulièrement en les soumettant à des châtiments corporels à des postes de contrôle. Une femme rohingya a déclaré que la police lui avait ordonné de faire des abdominaux pendant 30 minutes pour ne pas avoir porté de masque à un poste de contrôle, jusqu’à ce qu’elle s’effondre.

Le gouvernement a établi les camps à la suite d’une campagne de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité menés contre les Rohingyas dans le centre de l’État de Rakhine en 2012. Près de huit ans plus tard, ceux-ci se trouvent toujours dans des camps de détention de facto cernés par des clôtures, des policiers et des militaires.

Une femme rohingya nous a confié que les membres de sa communauté, qui ne sont pas autorisés à franchir les postes de contrôle de Sittwe sans masque, sont condamnés à une amende ou à des sanctions s’ils n’en portent pas. Pourtant, les autorités n’ont pas fourni suffisamment de masques aux Rohingyas dans les camps. Plusieurs résidents nous ont indiqué qu’une famille entière devait se partager un seul masque parce qu’elle ne pouvait pas se permettre d’en acheter un pour chaque membre du foyer. D’ailleurs Il n’existe aucune garantie que le respect des règles en vigueur dans le cadre de la lutte contre la pandémie protègera les gens de l’extorsion. Un Rohingya a déclaré : « la police inflige des amendes, même si les gens portent un masque… elle s’est emparée de l’argent dans la poche d’un homme, environ 20 000 » kyats (soit 14 dollars) – une somme considérable dans la mesure où de nombreuses personnes déplacées ne reçoivent qu’environ 15 000 kyats (soit 11 dollars) par mois du Programme alimentaire mondial (PAM) au lieu de rations alimentaires.

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