Pour HRW la France assimile l’islam à la menace terroriste
L’ONG Human Rights Watch (HRW) est très préoccupé par le traitement réservé par le Gouvernement Français à la menace terroriste. HRW estime que « la France semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste ».
En effet, dans un entretien avec l’AFP, à la veille de la publication du rapport annuel de l’ONG, le directeur général de HRW, Kenneth Roth a souligné «nous avons été profondément préoccupés par la manière dont le gouvernement français a répondu à la menace terroriste. Oui, il y a des actes de violence, mais le gouvernement semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste, et c’est une énorme erreur ».
Réagissant concernant deux projets de législation en France dont la très contestée proposition de loi sur la « sécurité globale » mais aussi à un texte sur le séparatisme, Kenneth Roth a indiqué que « la France, en dépit de sa tradition de laïcité, doit trouver un moyen de respecter le droit des gens à croire et à manifester leur croyance, tant qu’il n’y a pas de violence. Si le gouvernement diabolise un croyant quelconque et assimile la croyance à la violence, cela va éloigner les gens de l’Etat et pousser la religion vers la clandestinité, ce qui est finalement très dangereux ».
Il est à souligné que l’article 24 du projet sur la sécurité globale avait suscité la colère notamment de la presse mais également de très nombreuses organisations de défense des droits de l’homme qui y voyaient une atteinte à la liberté d’informer. Dans sa mouture initiale, l’article 24 interdisait et pénalisait la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre.
Ainsi, face aux réactions concernant cet article, le gouvernement a finalement laissé au Parlement le soin de trouver une nouvelle formulation alors que le texte doit passer devant le Sénat en janvier.
« Il est important de reconnaître que c’est du journalisme légitime, du militantisme citoyen légitime que de photographier la police dans une situation de confrontation comme moyen de réduire les abus policiers. Si vous enlevez ces preuves visuelles, vous donnez à la police la possibilité de faire ce qu’elle veut. Un simple témoignage n’a jamais suffi pour amener la police à rendre des comptes et les preuves visuelles sont essentielles », a conclu Kenneth Roth.