Reprise des cultes : absence de positions communes et cacophonie chez les musulmans de France
L’affaire de la reprise des offices religieux en France suscite une vive polémique. Mais permet avant tout de déceler la cacophonie qui règne entre les institutions musulmanes de l’hexagone et l’absence de consensus sur des questions importantes.
En effet, au lendemain de l’annonce du Premier ministre que le gouvernement était « prêt à étudier » la reprise des offices religieux avec public le 29 mai au lieu de la date du 2 juin précédemment établie, la Grande mosquée de Paris avait réagi par un communiqué incendiaire, dans lequel Chems-eddine Hafiz qui est aussi l’un des vice-présidents du CFCM évoquait une « décision inique du deux poids deux mesures» et menaçait de « saisir les tribunaux » pour discrimination. Juste après, et dans un autre communiqué l’Union des mosquées de France (UMF), et par la voix de son Président Mohamed Moussaoui, a concédé que les propos d’Edouard Philippe avaient pu « faire naître chez des citoyens un sentiment d’un traitement différencié entre les fêtes religieuses ». Toutefois l’UFM plaide pour « une reprise progressive après le 2 juin », tout appelant les musulmans à « continuer à vivre sereinement les grands moments de Ramadan et la célébration de la fête de l’Aïd El Fitr dans (les) maisons avec (les) familles ».
Pour sa part, Abbdellah Zakri, le président l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie dépendant du CFCM a considéré qu’ « une réouverture précipitée des lieux de culte, alors même que la pandémie du Covid-19 n’est pas encore enrayée, serait malvenue. Il serait plus sage d’en reporter l’échéance » car même pour l’Aïd el-Fitr qui draine des foules nombreuses dans les mosquées «ce serait faire courir aux fidèles et à leurs proches de gros risques».
Ainsi, grâce à ces positions contradictoire, on peut clairement dire qu’il n’y pas de consensus ou de positions communes entre les représentants du culte Musulman en France.