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Un député RN soupçonné d’avoir lancé un site pour répertorier les complices de l’islam

En France l’islamophobie prends des proportions alarmantes. Cette fois c’est le lancement d’un site qui va répertorier et listés les « complices de l’islam ». Le collaborateur parlementaire RN Damien Rieu est  soupçonné d’être derrière ce site.

En effet, Libération rapporte que Damien Rieu, collaborateur parlementaire de l’eurodéputé Rassemblement national Philippe Olivier, vient d’être épinglé pour avoir construit tout un site visant à dénoncer des «complices». Sur l’ébauche de plateforme mise en ligne récemment on peut voir le  logo : «les complices» écrit en vert, le c en forme de croissant, le point sur le i remplacé par une étoile. Autant de symboles de l’islam et d’indices. Sous le titre, on trouve cette phrase : «Ils les financent, ils les protègent, ils relaient leur discours».

Le média fait savoir que le nom de domaine acheté début novembre est à ce stade utilisé pour le seul déploiement du logo et d’une barre de recherche active mais qui ne renvoie à rien. En outre, le site ne compte pas de mentions légales, ni aucun élément permettant d’identifier qui est derrière.

Sur Twitter, des internautes accusent Damien Rieu d’en être à l’origine du site. L’accusé qui ne réfute pas les accusations  souligne bien au contraire « Merci à @pierre_plottu et @Maskymace pour la pub, mais vous auriez pu attendre le lancement…Bravo au 59 volontaires qui travaillent pour collecter et exposer les preuves ».  Cette déclaration ne laisse aucun doute sur l’implication de Damien Rieu.

Par ailleurs, Libération s’est entretenu avec ces anonymes, qui se présentent comme membres d’un «groupe de lutte contre toute forme de discrimination nommé Team Harmonium». Ils nous ont fourni des éléments, qui étayent leurs accusations, notamment des captures d’écran des conversations privées sur Twitter ou Telegram (une messagerie cryptée), des messages vocaux (notamment de Damien Rieu) des extraits desdites conversations, et des documents.

Ainsi, tout commence début novembre, lorsque Rieu diffuse sur ses réseaux sociaux un appel à volontaires. «Vous voulez agir concrètement contre l’islamisme, vous savez faire des recherches sur Internet et vous avez du temps libre ? Je vous propose de participer à un projet d’investigations (sic) et de veille sur le sujet. Contactez-moi en mp Twitter. Partages appréciés», interpelle-t-il. C’est alors que les membres de la «team Harmonium» l’ont contacté en se faisant passer pour des sympathisants et ont réussi à intégrer le groupe privé dédié créé sur Telegram par l’ancien cadre de Génération identitaire passé au RN, selon des échanges que Libération a pu consulter.

Fort d’une soixantaine de membres, ce salon fermé a été entièrement consacré à la recherche d’éléments censés prouver que certains élus seraient des «complices» de «l’islamisme», des membres du groupe parlant même de «collabos». Une très large part de ces échanges ont été capturés sous diverses formes par les infiltrés, qui nous les ont transmis. Il en ressort le rôle moteur de Rieu, le fait qu’il souhaitait rester discret, mais également qu’il s’est contenté de faire travailler les bénévoles mobilisés. Il les invitait ainsi à faire des recherches ciblées et à stocker les éléments trouvés dans un espace dédié en ligne et à les transmettre par mail.

Le média a consulté la fiche de François Fillon. L’ancien Premier ministre y est affublé d’une note de «complicité» de 7/10 et des éléments censés prouver qu’il serait compromis sont listés. Parmi ces «preuves», notamment le fait qu’il ait signé en 2004, alors qu’il était ministre de l’Education nationale, une circulaire pour «reporter les épreuves scolaires lors de l’Aïd»…

La notice envoyée aux volontaires comporte également quelques conseils, comme de fouiller «réseaux sociaux, articles de presse, captures d’écran, vidéo YouTube» ou encore de «regarder sur le site observatoire de l’islamisation qui est très bien».

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