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Un journal médical canadien rétracte une lettre qualifiant le hidjab d’instrument d’oppression

Une lettre d’un chirurgien pédiatrique publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne a suscité une vive polémique autour du hidjab et a été qualifié par beaucoup d’islamophobe.

Le rédacteur en chef par intérim du Journal de l’Association médicale canadienne a déclaré que la publication rétractait officiellement la lettre qu’elle avait publiée sur le hidjab.

L’annonce de Kirsten Patrick intervient quelques jours après sa publication sur Twitter ; s’excusant pour la lettre, qui a qualifié le foulard religieux “d’instrument d’oppression”.

“Je m’excuse sincèrement au nom du JAMC pour mon erreur dans la publication de la lettre” a déclaré ainsi Patrick dans un communiqué. “J’assume l’entière responsabilité de l’insuffisance du processus éditorial.”

La lettre en question, écrite par le chirurgien pédiatre Dr Sherif Emil et publiée ; soutenait qu’une récente couverture du JAMC mettant en vedette une jeune fille en hidjab était malavisée et qu’elle perpétuait une pratique souvent traumatisante et nocive.

“Beaucoup de mes stagiaires, collègues et parents de patients (et certains patients adolescents) portent le hijab… Je respecte chaque femme avec laquelle j’interagis, ainsi que le choix de toute femme ; d’exprimer son identité comme elle le souhaite”, a écrit Emil. 

“Mais le respect ne change rien au fait que le hidjab, le niqab et la burqa sont aussi des instruments d’oppression pour des millions de filles et de femmes à travers le monde qui n’ont pas le droit de faire un choix.”

Emil poursuit en citant comme exemples la résurgence des talibans en Afghanistan ; et leurs nombreux abus signalés envers les femmes et les filles.

“Tant de femmes ont été traumatisées par une telle éducation, qui, je crois, frise franchement la maltraitance des enfants.”

Hidjab : « Stéréotypes nuisibles »

La lettre a suscité une vive polémique et l’indignation de beaucoup, dont le Conseil national des musulmans canadiens (NCCM), qualifiant la lettre d’islamophobe.

« Cet article ne respecte pas les normes du Code de déontologie et de professionnalisme ; de l’Association médicale canadienne et contribue à des stéréotypes dangereusement préjudiciables au sujet d’un groupe démographique ; qui a été ciblé par certaines des formes les plus violentes d’islamophobie dans ce pays », a déclaré également le CNMC.

Huda Idrees, fondatrice de Dot Health, a aussi déclaré sur Twitter que la lettre ; n’était pas conforme aux normes du JAMC. “C’est une chose pour les gens d’avoir des opinions xénophobes dangereuses qui assimilent les vêtements pour femmes à de l’extrémisme. C’en est une autre pour une publication comme @CMAJ de le gérer”, a déclaré Idrees.

Par ailleurs, dans des tweets précédents, Patrick a reconnu les préoccupations relatives ; à l’islamophobie et les défauts éditoriaux de la publication. “L’islamophobie est un grave problème de santé. Elle tue”, a-t-il aussi tweeté,

“Le titre de la lettre suggère que le hijab est sans équivoque un instrument d’oppression, c’est faux, blessant et offensant. J’assume l’entière responsabilité du titre. En tant qu’éditeur, je connais le pouvoir des mots et c’est mon erreur.”

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