Plus d’importation d’imams pour la France ? il semblerait que la réponse soit par l’affirmative si l’on en croit le projet d’école indépendante pour les imams proposé par un groupe d’élus LREM.
En effet, un groupe d’élus LREM propose dix axes de travail
pour lutter contre le « séparatisme islamique », parmi lesquels un
centre de formation indépendant pour les imams dans le respect de la laïcité,
ce qui permettra de contrôler davantage les financements étrangers des
associations et encadrer les écoles hors contrat.
Parmi leurs préconisations, déjà dévoilées en partie mi-janvier, les députés suggèrent de former les imams en France, notamment en créant un centre de formation indépendant de type école nationale de théologie musulmane. Il est à souligner qu’au nombre de 300 (pour quelque 2 500 lieux de culte), ces imams détachés sont formés et payés par leur Etat d’origine. Leur venue est encadrée par des accords conclus entre la France et ces mêmes Etats.
On reproche à ce système de favoriser la persistance d’un « islam consulaire » marqué par l’intervention des Etats d’origine, et de fournir des cadres religieux étrangers au contexte culturel et social français et insuffisamment francophones.
Selon Florent Boudié (LREM), confier au CFCM (Conseil
français du culte musulman) une responsabilité en lui demandant de faire des
propositions sur la formation en France des imams est « une bonne
stratégie ». Mais en parallèle, « nous pensons qu’il est
utile de créer un organisme de formation ».
L’idée est de créer un lieu qui soit le cœur de la contre-offensive théologique dans la lutte contre les fondamentalismes et les rigorismes et toutes les dérives de l’islam dévoyé, a souligné Florent Boudié. Qui indique également « nous ne pourrons le faire qu’avec l’ensemble des musulmans et rien ne serait pire qu’il soit considéré comme l’outil de la République contre une partie des musulmans, a-t-il poursuivi ».
Parmi leurs dix axes de travail, le député de l’Essonne
Francis Chouat a aussi mis en la nécessité de mieux séparer les activités
culturelles des associations des activités cultuelles, grâce à un contrôle
accru des financements en provenance de l’étranger et l’instauration d’une
nouvelle obligation déclarative de dons externes supérieurs à 10 000 €.
En matière d’éducation, les élus préconisent notamment
d’interdire la création d’écoles confessionnelles sans autorisation préfectorale
et de systématiser les contrôles pour les écoles hors contrat.
L’objectif, a souligné Francis Chouat, n’est pas
de tenir à distance l’islam de la République, mais de contribuer à
créer les conditions pour que l’islam soit dans la République comme un poisson
dans l’eau et que les tentatives de dévoiement soient contrariées et
affaiblies.